Notion sur l'Aérographe par Aucourt

J'ai trouver ce tuto sur un autre forum et avec l'accord de son auteur (Aucourt) je vous le recopie ici. Merci a lui pour ce superbe tuto...


Salut à tous,

Comme
certaines personnes semblent intéressées par la fabrication de leurres
personnels en général et par la peinture sur leurres en particulier, je
vais ici essayer de vous faire partager les modestes connaissances que
j'ai sur l'outil merveilleux qu'est l'aérographe.

L'aérographe est le genre d'objet qui ne vous fait regretter qu'une seule chose : ne pas en avoir acheté un plus tôt !!

Je
tiens à préciser que je suis novice en ce qui concerne la pratique de
l'aérographe, mais que, pratiquant le maquettisme depuis plus de 20
ans, je me suis toujours intéressé de très près à l'objet.

Aujourd'hui
je constate que j'aurais du investir beaucoup plus tôt, tant les
différences avec l'utilisation de bombes, et plus encore, de pinceaux,
sont énormes.

Énormes en terme de facilité d'utilisation (à
condition de respecter certaines règles, mais nous y reviendrons) et en
terme de possibilités infinies dans la création (seuls le talent et
l'imagination de l'auteur en constituent les limites).

Personnellement, j'ai acheté un ensemble comprenant les 2 types d'aérographes et le compresseur d'air. (220 € l'ensemble).




Je l'ai acheté ici http://www.aerographediscount.fr/index.php,
mais vous pouvez en trouver dans tous les magasins de bricolage ou de
modélisme. Je vous conseille d'éviter les systèmes pas chers vendus
avec une bombe d'air, ils sont imprécis et se bouchent en
permanence....aucun intérêt. J'ai perdu 30 € dans l'affaire, j'aurais
mieux fait d'acheter des bombes de peinture.

Pratiquant le
maquettisme depuis des lustres, j'utilisais des bombes de peinture
Tamiya pour réaliser les peintures de mes avions, mais la "finesse" du
jet de peinture sortant de la bombe ne permettait pas les dessins
précis (voire pouvait repeindre la pièce et les meubles...). J'ai donc
toujours été obligé d'éviter les avions avec des camouflages trop
compliqués. De plus, le gaz dégagé (peinture vinylique) par ce type de
bombe à une odeur très agressive et est terriblement toxique. Et pour
couronner le tout, ces bombes coûtent chers à la longue.

Bref, la vie en rose.




L'aérographe
remplace avantageusement les bombes car il peut être utilisé avec de la
peinture acrylique (à l'eau) beaucoup plus simple et propre pour le
même résultat. Mais il peut aussi être utilisé avec de la peinture
vinylique, mais il faut un peu plus de pratique car la dilution de la
peinture vinylique est beaucoup moins évidente que celle de la peinture
acrylique.

L'air comprimé va vaporiser la peinture de manière
très fine sous la forme d'un cône qui permettra suivant l'éloignement
de faire de minuscules détails (inférieurs à la taille d'un cheveu pour
les aérographes haut de gamme), ou de couvrir une surface plus
importante pour peindre des fonds ou des dégradés.

Enfin, comme la peinture se prépare dans un pot à l'avance, on peut effectuer tous les mélanges possibles entre les teintes.






La peinture est aspirée depuis un pot situé sous l'aérographe.

Le bouton-poussoir situé sur le dessus permet 2 actions :

En appuyant, on ouvre l'arrivée d'air.
En tirant, on ouvre l'arrivée de peinture.

Sur
ce modèle, on ne peut pas jouer sur la quantité d'air qui arrive, mais
on peut faire varier la quantité de peinture. (La vis située devant la
molette permet un réglage précis de cette quantité.)



En
tirant sur le bouton, on fait reculer une aiguille (0.25 ou 0.3 mm de
diamètre) au bout de l'aérographe, et c'est par l'espace ainsi libéré
autour de l'aiguille que sort la peinture, poussée par le jet d'air.
Vous l'aurez compris, l'air arrive par le pas de vis situé derrière le
pot de peinture.

Voilà l'aérographe démonté avec, à gauche, la buse (de taille interchangeable) et l'aiguille.










La
peinture est introduite dans un récipient (de volume interchangeable)
situé sur le dessus de l'aérographe. Elle descend sous l'effet de la
gravité, et est poussée, la aussi, par l'air qui arrive derrière.



Le bouton-poussoir situé sur le dessus permet toujours les 2 actions vues précédemment :

En appuyant, on ouvre l'arrivée d'air.
En tirant, on ouvre l'arrivée de peinture.

Sur
ce modèle, on peut jouer à la fois sur la quantité de peinture qui
arrive (en reculant plus ou moins le bouton et en utilisant le bouton
de réglage situé tout à l'arrière de l'aérographe) et sur la quantité
d'air (en utilisant la molette située sous le récipient de peinture).

Le voilà démonté avec les buses (de taille interchangeable) et l'aiguille.



En ce qui concerne l'utilisation, je vous l'ai indiqué plus haut, j'en suis aux prémices...
Mais
de ce que j'ai pu observer à l'usage, plus il y a d'air, plus le trait
est net, et plus il y a de peinture, plus il y a de.....peinture .....avec les bons gros pâtés qui vont bien.

En gros :

- Si je veux un nuages de peinture diffuse mais sur une petite largeur, je mets peu d'air et peu de peinture.
- Si je veux un trait précis, fin et plein, je mets beaucoup d'air et plus de peinture (mais pas trop hein ??!!)
-
Si je veux un nuage large mais peu couvrant (type dégradé), je mets peu
d'air et plus de peinture (toujours pas trop hein ??!!)
- Si je veux
un nuage large et couvrant (peindre une surface), je mets beaucoup
d'air et beaucoup de peinture (mais je m'éloigne du support hein ??
Sinon....pâté dégueux !!)

Inutile d'aller plus loin dans les
explications sur l'usage à proprement parler de l'aérographe, il y a
trop de possibilités, et les nuances sont à découvrir et à apprivoiser
avec l'expérience.
Mais sachez que même en étant débutant, on est très très vite fier de soi et accro, hein Brokito ??

Tu vas voir Jean-Mi, tu vas te transformer !!! Peut-être même que tu vas rajeunir tellement c'est bon .




La règle d'or qui sera LA condition sine qua non pour un bonheur total et pour éviter les déboires esthétiques, nerveux et financiers porte un nom : L'ENTRETIEN.

En
effet, il est INDISPENSABLE de nettoyer son aérographe avec le plus
grand soin lorsque l'on change de couleur en général et lorsque l'on a
terminé le travail en particulier.

Pour se faire, il faut
choisir un produit adapté à la peinture choisie (une autre raison pour
se cantonner à la peinture acrylique au début). Un produit destiné à
nettoyer la peinture acrylique (solubles dans l'eau ou dans l'eau &
l'alcool) n'aura que peu voire aucun effet sur une peinture vinylique
(soluble à l'alcool).

N'utilisant pour le moment que de la
peinture acrylique, je nettoie à l'aide d'un produit que j'ai acheté
avec l'aérographe (20 € le 1/2 litre
), mais on peut le remplacer par du liquide lave-glace (ou liquide
vitres) mélangé 1/3 - 2/3 avec de l'eau déminéralisée (6 € les 5 litres
).




Pour la peinture vinylique, le white spirit fait l'affaire.

Dans tous les cas, faites-le dehors ou à la fenêtre, car il ne fait pas bon respirer les vapeurs de ces produits.







Chacun sa méthode, mais je vais vous donner la mienne, elle est rapide et parfaitement efficace.

Lorsque je réalise mes pots de couleurs, je prépare un pot de produit nettoyant d'avance.



Je
peins ma première couleur, puis lorsque je souhaite changer de teinte,
je visse le pot de produit nettoyant (sur l'aérographe à aspiration) ou
je verse avec un compte goutte du produit nettoyant dans le godet (sur
l'aérographe à gravitation).



Ensuite
je prends une bouteille d'eau vide, et je place l'aérographe, la buse
dans la bouteille. Je colmate l'entrée de la bouteille en enroulant du
papier essuie-tout autour de l'aérographe et je pulvérise avec les
quantités (air & peinture) ouvertes en grand.
Cette astuce permet de ne pas respirer de vapeurs toxiques.




Je
vide par pulvérisation un godet plein dans la bouteille, et ensuite je
retire l'aiguille et je l'essuie avec un papier essuie-tout.

Je
recommence l'opération jusqu'à ce que la teinte n'apparaisse plus
lorsque je pulvérise le produit dans la bouteille (évidemment,
l'opération est plus aisée avec du blanc qu'avec du noir...).

Si
le nettoyage est mal fait, vous risquez un mélange disgracieux des
teintes et, pire, une détérioration de votre nouvel ami envoyé des
dieux.

Normalement, la plupart du temps, vous passerez plus de
temps à nettoyer qu'à peindre, mais c'est le prix à payer pour un
bonheur complet et durable.




Comme
je vous l'ai dit plus haut, on peut utiliser plusieurs types de
peinture, le tout étant de vérifier qu'elles passent dans l'aérographe
(c'est écrit sur le flacon, sinon demandez au vendeur. Pas
d'improvisation !!).

Principalement, on utilise de la peinture
acrylique (soluble à l'eau ou eau & alcool) ou de la peinture
vinylique (soluble à l'alcool, un peu comme Cédric ).

Pour le moment, je n'utilise que de la peinture acrylique pour les avantages que j'ai déjà décrits.

Pour
mes maquettes, j'ai toujours utilisé de la peinture Tamiya car elle est
conçue pour ça et offre une vaste palette de couleurs brillantes, mates
ou translucides.

Tamiya fabrique de la peinture acrylique conçue
pour aérographe, c'est celle-là que j'utilise. ATTENTION, cette
peinture, bien qu'acrylique est soluble dans un mélange d'eau et
d'alcool et non dans l'eau seule. (Comptez 2,50 € le pot de 10 ml).






Quelle
que soit la peinture utilisée, elle doit être diluée correctement pour
bien passer dans l'aérographe et avoir un bon rendu sur le support à
peindre.
Je vous conseille de préparer toutes les teintes choisies
(ex : noir, bleu, rouge & rose) avant d'attaquer, ainsi qu'un pot
contenant du produit nettoyant afin de rincer l'aérographe entre les
teintes. Ça demande d'investir dans des pots supplémentaires de mêmes
tailles (j'ai commandé les miens en même temps que l'aérographe), mais
ça ne coûte presque rien et le jeu en vaut la chandelle. Sinon, vous
devrez rincer le pot à chaque changement de couleur et refaire la
dilution de la nouvelle teinte,...etc...etc...



Je
rappelle que les peintures sont solubles soit dans l'eau (acryliques),
soit dans un mélange eau-alcool (certaines acryliques), soit dans
l'alcool (vinyliques).

Pour ses peintures acryliques, Tamiya vend un diluant (Tamiya X-20A 2,50 € les 23 ml).
Néanmoins,
le mélange préconisé plus tôt mais ramené à 50% eau déminéralisé et 50%
lave-glace donne d'excellents résultats (la couleur du lave-glace
n'altère en rien la teinte de la peinture).







Ça dépend...ça dépend du type de peinture et de l'effet que l'on veut (très diluée = peu couvrant peu diluée = très couvrant).

Pour l'acrylique que j'utilise, je dilue à 50% peinture - 50% de diluant.

La peinture vinylique demandera une plus forte dilution de l'ordre de 30% de peinture - 70% de diluant.




Où
vous voulez du moment que la pièce est aérée (et je vous conseille le
port d'un masque de peintre) et que vous avez protégé un minimum
l'environnement.

L'aérographe (contrairement à la bombe) envoie
un jet précis de peinture qui ne nécessite pas de recouvrir les meubles
avec des draps ou de décrocher les rideaux avant de calfeutrer les
fenêtres (sauf en cas de maladie de Parkinson, mais là, évitez
l'aérographe... )

Néanmoins,
il faut protéger la pièce un minimum pour prévenir les colères de
bobonne qui a le droit de ne pas apprécier les petits points rouges
vifs sur ses nouveaux rideaux blancs...

Avec 3 bouts de carton
et du scotch (celui qui rafistole, pas celui qui déchire, hein Cédric
??!!), il est très facile de faire une "cabine" de peinture
suffisamment efficace.


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Pour
réaliser certains motifs, il existe des astuces toutes bêtes mais qui
aident bien ceux qui n'ont pas le coup de patte de Léonard De Vinci. Je
vous en donne quelques-unes, mais avec la pratique, vous en trouverez
d'autres : là encore, les limites sont celles de l'imagination.




Il
suffit d'utiliser un filet (à patate par ex, ou celui qui recouvre les
cageots de clémentines...), de le tendre contre le leurre et de
peindre. Les écailles apparaîtrons en négatif sur le support.

NB
: on commence de préférence par les teintes claires pour terminer par
les teintes foncées (il est évidemment plus facile de couvrir du blanc
avec du noir que l'inverse).






Vous pouvez utiliser de la bande-cache de modélisme que vous découperez avec un emporte-pièce de la taille désirée.
Des œillets pour feuilles de classeur peuvent faire l'affaire.

Dans l'urgence, j'ai utilisé le trou d'accroche de ma règle...







Pour des rayures larges, vous pouvez utiliser de la bande-cache coupée à la largeur voulue.
Pour des rayures fines, les élastiques de petit diamètre et de toutes largeurs font de l'excellent boulot.






Pour délimiter des zones de manière nette, vous pouvez là encore utiliser la bande-cache.

Pour
délimiter des zones avec un fondu des couleurs à la frontière,
j'utilise des boudins de patafix (ou blue-tack). Il permet à des
pigments de se glisser sous le rebord du boudin, et ainsi, la
délimitation est moins nette.







Là aussi, si le motif n'est pas trop complexe, vous pouvez avoir recours à la patafix comme précédemment.

Si le motif est plus complexe, vous devrez faire un cache à partir d'un patron sur de la bande-cache.



Une fois le motif tracé, vous le découpez au plus près (à éviter aussi en cas de maladie de Parkinson...)



Vous retirez délicatement la bande-cache...



Et vous obtenez, non pas 1 Madame, mais 2 caches dont l'un est le négatif de l'autre.



Soit vous posez le cache intérieur et vous peignez le tour (option à préférer si vous voulez une vague blanche sur fond noir).



Soit
vous posez le cache extérieur et vous peignez à l'intérieur (option à
préférer si vous voulez une vague noire sur fond blanc).



J'ai utilisé ce système pour les exemples suivants :





Voilà,
vous savez tout ce que je sais sur l'aérographe !!! C'est-à-dire pas
grand chose vues les capacités démentielles de l'outil.

Je
terminerai avec un dernier conseil : n'achetez pas d'aérographe trop
"bas-de-gamme", préférez attendre un peu pour en acheter un bon, vous
ne le regretterez pas. Du mauvais matériel ne peut donner que de
mauvais résultats et peut vous dégoûter de ce merveilleux outil. Avouez
que ce serait dommage !!


J'espère avoir été suffisamment intéressant pour que vous soyez allés jusque là dans mon bla-bla

A bientôt !!